Des questions très intéressantes sur le BAP et l’assurance autonomie ont été posées en Commission ce mardi 5 octobre. Une fois encore, le BAP est apparu comme un luxe et nous tenions à réagir particulièrement à cette notion que nous sommes des « privilégiés »… et réaffirmer que notre combat porte sur le développement d’une société où chacun peut faire des choix de vie et certainement pas uniquement sur le maintien de nos acquis.

Le BAP a vu le jour en 2005 et concerne aujourd’hui environ 400 personnes pour un budget de 3 millions équivalent à 0.38% des dépenses totales de l’AWIPH en 2015.

Si le BAP au départ se présentait comme une alternative à l’institution et prévoyait des montants équivalents à une intervention dans un autre service de l’AWIPH (une personne avec des besoins de jour et de nuit recevait l’équivalent d’une intervention en service AVJ,…), les restrictions budgétaires l’ont vite redéfini en un modèle forfaitaire ne répondant plus à une évaluation des besoins réels.

Plus de financement depuis 2014 et une liste d’attente de 700 personnes dont 300 prioritaires de par leur situation de grande dépendance avec un entourage fragile. Des chiffres toutefois très loin d’être représentatifs des besoins tant les priorités, les montants accordés et le manque de budget ont écarté et/ou découragé de nombreuses personnes. 
 
Un constat aussi de manque de services et de leurs difficultés de fonctionnement très bien mises en évidence dans deux enquêtes de l’AWIPH, de BSB à la demande de Madame la Ministre Tillieux.

Le BAP a souvent aussi été qualifié de « chaînon manquant » de par son objectif de répondre à un choix de la personne de son milieu de vie mais surtout à un projet de vie,   un petit pas vers la désinstitutionalisation,  une solution parmi d’autres toutefois
Alors pourquoi cette seule réponse est-elle si souvent associée à un privilège… ?

On dénonce de manière générale le manque de réponses, chaque type de services a aussi une longue liste d’attentes, aucun besoin n’est totalement couvert.

3530 bénéficiaires en services résidentiels pour adultes, 1927 en accueil de jour, 129 en services AVJ et 4652 pour les services d’accompagnement… L’accueil et l’hébergement représentent 63.04% des dépenses totales de l’AWIPH alors que l’aide en milieu de vie ne concerne que 11.29%.

Pourquoi les bénéficiaires du BAP seraient-ils des privilégiés et surtout pourquoi pas les bénéficiaires des autres interventions ?

C’est usant… on devrait aussi alors demander aux personnes en institution de partager leur lit. Cette forme de culpabilisation est-elle vraiment nécessaire ? Ne devrions-nous pas simplement dénoncer le manque d’investissement et d’une vision globale des besoins ?

Car si l’on veut persister dans cette optique, imaginez que 11% de la population est au chômage, les personnes travaillant à temps plein ne devraient-elles céder un mi-temps à un demandeur d’emploi ? Et que dire du cumul des fonctions ?

Nous ne demandons pas du cash pour acheter des cigarettes mais bien des aides pour pallier à nos déficiences ... directement créatrices d’emploi de surcroit ! 

Le BAP devrait être développé plutôt que disparaître car il répond au souhait légitime de chacun de décider de sa propre vie. Et dans notre société rétrograde et paternaliste, hors de toute prise en charge institutionnelle, il nous apparaissait sur ce point comme un privilège

L’assurance autonomie nous propose aujourd’hui 4h par semaine d’aide à domicile… au moins les mouroirs seront propres ...

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